Central America

par | 15 Mai 2024 | Au jour le jour | 2 commentaires

Le rêve Panaméen de Charles Quint

On ne pouvait faire un tour du monde, sans passer par Panama, et comprendre les enjeux mondiaux du célèbre canal qui déjà faisait rêver les espagnols, et qui fin XIXème défraya la chronique par le plus grand scandale financier français qui fit chuter Ferdinand de Lesseps, emmenant avec lui le rêve fou d’un deuxième canal à son nom. Mais cette idée de canal en faisait aussi rêver d’autres, et très vite le projet fut repris par les américains et leur puissante ingénierie, concluant un édifice avec écluses traversant l’isthme de panama inauguré en 1914 (10 jours après l’entrée de l’Europe dans la première guerre mondiale) et qui allait changer les enjeux du commerce mondial.

Que dire du canal actuel depuis quelques années sous gouvernance panaméenne. C’est juste gigantesque! 

Les nouvelles écluses d’une fascinante ingéniosité, permettent toutes les 35 minutes le passage dans un sens et dans l’autre des plus grands navires commerciaux du monde, qui tractés par 4 petites locomotives s’avancent au centimètre près dans les sas qui les feront progressivement passer de l’Atlantique au Pacifique sans avoir à contourner l’Amérique du Sud et le dangereux passage du Cap Horn pour un gain de 9000 kms. 

Nous étions passés à Valparaiso en janvier. Valparaiso cette ville qui fit rêver tant de matelots avait déjà perdu tout espoir quand fut ouvert le canal et ne fit que sombrer au fil des décennies dans l’oubli des imaginaires marins ne laissant subsister que la nostalgie des grandes années de la marine cap hornière. 

Costa Rica, entre deux océans bleus un océan vert

Pays de rêve dont 25 % de son territoire est protégé en parcs nationaux, des plages magnifiques côté pacifique et côté caraïbe, une biodiversité extraordinaire, un régime à part sans armée avec une économie boostée par le retour des touristes et un très bon plan marketing !

Il ne faut pour autant pas oublier la Colombie, deuxième biodiversité de la planète

Le Panama couvert à 85% de forêts tropicales

Le Guatemala qui n’est pas en reste avec un patrimoine culturel important

Le Honduras, le Bélize et le Nicaragua

Mais tous ont d’autres chats à fouetter alors que le Costa Rica petit pays stable a tout misé sur un plan marketing efficace sous le slogan: PURA VIDA .

« du vert, partout du vert et de la biodiversité en veux-tu en voilà »,

La réalité est un peu a nuancer, côté pacifique déforestation intensive pour la culture du palmier à huile, intrants non contrôlés sur les cultures de café, bananes, ananas et autres, files de camions d’un océan à l’autre où il est préférable de ne pas être dans leurs échappements, bétonisation côtière de certaines zones pacifique pour un tourisme de masse. Artificialisation de certains parcs à toute fin touristique ( parc Antonio Manuel 3/4 kms de sentier bondés de touristes pour voir quelques paresseux au loin et quelques iguanes certes c’est propre et vert ! mais à 30$ l’entrée il ne pourrait en être autrement).

Et le rêve de tout Costa Ricain étant d’avoir un plus gros 4×4 que celui de son voisin contraste avec les dépliants touristiques.

Par contre si l’on sait chercher et que l’on s’éloigne un peu des circuits trop touristiques pour américain, la nature est réellement luxuriante et la faune incroyable. Le parc de Cahuita par exemple côté caraïbe est sublime (pas de droits d’entrée, chacun donne ce qu’il a envie pour aider à la préservation du parc) sentiers naturels sur des dizaines de kms en pleine jungle ou longeant des plages de sable blanc totalement sauvages, des animaux de toutes sortes, une végétation sublime,  bref un rêve de livre d’aventure.

Portraits sauvages

La grenouille dendrobate auratus.

Aux abords de notre cabanon de la côte caraïbéenne au Costa Rica, chaque matin Dentrobate Auratus avec une de ses congénères vient nous rendre visite, d’un bleu turquoise brillant tachetées de noir on les croirait sorties d’un magasin de jouet.

Pourtant qu’il ne vous vienne à l’idée de la prendre en main car son poison est le plus puissant du règne animal, elle ne vous mordra pas elle est juste venimeuse, et suintera une mortelle sécrétion capable de foudroyer dix hommes.

On ne les trouve qu’en Amérique centrale, sous différentes couleurs, les indiens Embera en extraient le poison pour imbiber les fléchettes avec lesquelles ils chassent singes et oiseau qui instantanément s’effondreront s’ils sont touchés.

Heureusement il ne nous est pas venu l’idée de les toucher, car tout cela nous l’avons appris qu’après les avoir observées … oups!

L’Iguane

Avec ma gueule d’Iguanemalthèque, de bête errante au goitre grec et mes écailles aux quatre vents…

Les singes

Singes hurleurs

À le voir ainsi allongé à glander sur sa branche les coucougnettes dans le vide, qui pourrait croire qu’il est la doublure des terribles T-Rex de Spielberg dans Jurasic Parc !

Et pourtant si, les singes hurleurs  s’entendent à des kilomètres, leurs hurlements féroces alors qu’ils sont plutôt pacifiques paraissent éffrayants mais donnent une incroyable matière sonore la jungle, pas étonnant que Spielberg les ait « embauchés ».

Singe araignée,

Quatre membres à n’en plus finir et une longue queue préhensile leurs permettent des prouesses incroyables d’arbre en arbre, et c’est un régal de les observer mais attention en levant la tête de ne pas prendre un fruit sur la tête qu’ils aiment jeter des hauts arbres après en avoir croqué un bout.

Capucin à tête blanche

tout mignon  à tête blanche, ils vivent en petites colonies mais attention, très agiles comme tous les singes ils virevoltent gaiement de branche en branche. À proximité des hommes ils sont fourbes et chapardeurs, et quelques fois agressifs: bien fait pour ceux qui voudraient un selfie imbécile inoubliable.

L’Agouti

Sorte de gros rat haut sur pattes, l’agouti farfouille dans les herbes des sous bois à la recherche de graines qu’il enfouira pour faire ses réserves. Mais l’idiot a peu de mémoire et oublie ses cachettes participant à son insu à la reforestation de son territoire !

Raton laveur et Coati

Cousins germains tout deux à la queue rayée, le coati moins trapus à un museau plus allongé pour fouiner le sol, ces petits omnivores curieux, très actifs et opportunistes on les retrouve autant dans la jungle que près des hommes dont ils récupèrent restes et déchets abandonnés quand ce n’est pas du plastique.

Sauterelle tropicale

Des comme ça je n’en avais jamais vu, si peut être dans « 1001 pattes » le dessin animé Disney que les garçons ont regardé et re-regardé des dizaines de fois. Plus imaginaires que réelles ont les verrait bien s’exprimer pour fomenter encore un mauvais coup…avec Le Borgne!

Le paresseux

On rêvait d’en voir, non pas dans un centre animalier, mais dans leur milieu naturel. Notre vœux à été exhaussé à plusieurs reprises au Costa Rica, pourtant il n’est pas si facile à observer à l’état sauvage, mimétique avec son environnement, ses mouvements sont si lents qu’il est difficile de le repérer. 

Il nous a tant fasciné qu’on a cherché à en savoir un peu plus sur lui: 

Poil hirsute dans lequel s’invite une algue verte dont il absorbe certains nutriments.

Régime alimentaire unique de feuilles hypocaloriques lui imposant un métabolisme ralenti pour économiser ses dépenses caloriques.

Il trouve l’eau dont il a besoin dans les feuilles et ne boit donc jamais. 

Il a une digestion longue sur plusieurs semaines, et ne descend des arbres que tous les 8/10 jours pour faire ses besoins le rendant très vulnérable. Les jaguars du coin le savent bien et n’ont qu’à poster près des toilettes pour un délicieux repas de paresseux !

En effet, au sol c’est pas avec sa vitesse de croisière de 3,5 m par minute, quand il est en forme et bien entraîné, qu’il échappera aux dents acérées des félins affamés.

« Chilleur » professionnel, il est inactif 14 à 18 heures par jours, il a la capacité à ralentir sa respiration (apnées jusqu’à 14 minutes) et son rythme cardiaque pour économiser son énergie.

Une vertèbre supplémentaire lui permet une rotation de la tête à 270°, Pratique pour traverser d’un arbre à l’autre, sauf qu’il lui faut un temps fou pour passer de droite à gauche… 

C’est un membre de la famille des xénarthres, tout comme le tatou et le fourmilier. Ben ça alors ça,nous en a bouché un coin !

Bref on a adoré les paresseux  

Le Toucan

Moi:

Vous…. vous avez un bec… heu… un bec… très gros. »

Le Toucan

 Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !

Voilà ce qu’à peu près, mon ami, vous auriez pu me dire
– « Moi, monsieur, si j’avais un tel bec,
Il faudrait sur-le-champ qu’on me le cloue ! »
– « Le voilà donc ce bec qui des traits de son hôte
A suivit l’harmonie ! tout en couleurs, quel maître ! »
– « C’est un pic ! … c’est un cap…c’est une péninsule. Que dis-je,  … C’est un isthme … pas étonnant que l’on se croisât au Panama !
– « Pour un marchand de couleurs, quelle enseigne ! »

– « Gardez-vous, votre tête et vos ailes entraînées
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »

– « Quoi, l’ami, ce bec est à la mode ?
Pour pendre son panama , c’est certainement très commode !

– « Aimez-vous à ce point Venise que vous vous affublâtes d’un tel masque »

– « De quoi sert cette oblongue capsule ?
De casse noix, monsieur, ou de boîte à pilules ? »

Voilà ce qu’à peu près, mon ami, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Pour pouvoir là, devant vos nobles lecteurs,
me servir toutes ces folles plaisanteries,

2 Commentaires

  1. ERIC BREVART

    Marvellous !!

    Réponse
  2. manier

    Toujours aussi enrichissant !!!pour nous qui n’avons pas cet âme d’aventurier !!! Nous vous envions !! Merci pour ces belles photos et commentaires
    Pouvez vous prolonger votre périple que l’on voyage encore grace à vous plein de bises à tous les quatre

    Réponse

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