Je découvrais ISTANBUL la première fois en 1991, où lors d’une mission humanitaire en Roumanie, je poursuivais ma route vers la ville mythique à la porte de l’Asie. Quel souvenir que d’arriver dans l’ancienne Babylone par la route après avoir traversé toute l’Europe en voiture.
Traversée où les paysages se métamorphosent au fur et à mesure que nous prolongions vers l’Est.
Je me rappelle l’arrivée dans ISTANBUL où la circulation était incroyablement folle pour rejoindre non sans frayeurs, nos amis Turcs qui nous attendaient. Les soirées dans la ville bouillonnante de vie, de sons, d’images nouvelles, d’odeurs et d’impressions extraordinaires. Je vivais l’Orient dont j’avais tant rêvé…
J’appréhendais donc de retrouver « la Constantinople de mes souvenirs» de peur de ne pas m’y retrouver. Et bien non, et je pense grâce à l’échange que nous avons pu faire avec Clem, un Irlandais arrivé un jour de 1989 et qui n’est jamais reparti. Installé ici depuis 34 ans, il est devenu un vrai stambouliote et pour rien au monde ne voudrait partir. Il nous a prété son très bel appartement décoré avec goût, en plein cœur de la Corne d’Or juste en haut de « Tunel » (pour ceux qui connaissent la ville) . Nous y avons vécu une semaine superbe à notre rythme sans la pression du vouloir tout voir, du vouloir tout faire.
Une seule journée de visites incontournables avec les enfants et Laurence: la Mosquée Bleue, St Sophie et le souc des épices nous ont suffit pour la partie historico-touristique. Les autres jours, nous nous sommes sentis presque stambouliotes traversant le Bosphore en ferry local pour aller acheter nos billets de train coté asiatique, où sur les conseils de Clem fouinant chez les bouquinistes cachés des ruelles de Galatasarai ou encore faisant notre marché dans les quartiers plus populaires où nous pouvions ressentir le quotidien des stambouliotes.
Rencontrant un soir au restaurant un sympathique couple de Kurdes (lui avocat à Ankara et engagé politiquement pour la cause Kurde, elle productrice de savons bio dans sa petite boutique d’un quartier branché d’Istambul), une amitié rapide est née et nous gardons depuis le contact (c’est ça la richesse d’un tour du monde rencontrer, découvrir, comprendre…)
Certes ISTANBUL a changé, et s’est magnifiquement modernisée, il suffit de voir le réseau des transports en commun dont de nombreuses villes rougiraient: trains de banlieue, et trams ultra modernes, réseau de ferry pour traverser la corne d’or et le Bosphore, bus et tout cela activé avec une carte unique que l’on peut recharger à chaque coin de rue à un tarif extrêmement avantageux pour les usagers (30cts à 1 € maximum pour aller d’un bout à l’autre de la ville de 15 M d’habitants). Des infrastructures routières nouvelles, une rénovation du centre historique, et de très nombreux nouveaux immeubles pour remplacer l’habitat insalubre, bien sur tout cela s’accompagne aussi des marques de l’argent roi, autos rutilantes, palaces, frime, publicités omniprésentes, mais Istambul en a vu d’autre, et a l’habitude de faire se côtoyer richesses et pauvretés et les nouveaux pachas remplacent ceux des musées et des cartes postales alors que les petits marchands et les petits métiers de rue continuent de proposer avec le sourire, maïs, poissons grillé, marrons, de réparer et vendre mille petites choses du quotidien, pour seulement quelques livres turques.
C’est en cela qu’elle n’a pas perdu son âme, d’ailleurs comment aurait il pu en être autrement quand on a une telle histoire qui transpire à chaque coin de rue. Mais ce qui est extraordinaire c’est qu’on peut la voir et la vivre de mille manières, avec nostalgie comme dans un film noir et blanc d’après guerre, avec curiosité découvrant un orient méconnu, avec intérêt culturel au travers de plus des 4000 ans d’histoire qui ont façonné la ville, voire même en consommateur effréné dans un palace et yach de luxe ou dans les soucs vomissants leurs babioles et autres contrefaçons… bref ISTANBUL est toujours attachante, voire encore plus resplendissante dans son renouveau et écrit à coup sur par sa modernité une nouvelle belle page de son histoire multimillénaire.
Assurément nous reviendrons à ISTANBOUL
Quel plaisir à chaque lecture de découvrir votre épopée
Bonne et joyeuse continuation
Bises
Isabelle
Coucou Isabelle,
ça nous fait aussi du bien de savoir que vous gardez un oeil sur nous…
Tu aurais adoré le shopping à Istanbul. Plein de créateurs, de petites boutiques de fringues locales très sympa. On était vraiment dans le bon quartier! Bises chez toi.
Istanbul les milliers de muezzins qui se répondent et dont les appels à la prière se répercutent de colline en colline… Je garde le souvenir d’une ville qui « grouille » littéralement! Et au passage… j’ai un plateau de table en céramique à refaire, votre céramiste pourrait sûrement faire quelque chose pour nous!
Clem fait un très beau travaille de céramique. On pourrait l’inviter à Arras pour s’occuper de ton plateau…
Bonjour à vous quatre. Nous vous suivons avec bonheur et émerveillement dans votre tour du monde. Nous avons été sans écran tout l’été pour des vacances sans Internet. A notre retour, quel bonheur de vous retrouver à Venise (avez vous été mangé des glaces chez Nico? Aujourd’hui Istanbul. Ce voyage au long cours nous enchante. La lecture du blog rédigé par Laurence est une régal. P. S. la presse litho tourne à fond la caisse. Les « Picot » de Bretagne.
Super d’avoir de vos nouvelles. Montrer nous par mail vos productions avec la presse litho!