Petite réflexion dans notre monde bien matérialiste.
Nous vous avons déjà expliqué comment nous allons voyager (en train, en logeant souvent dans des maisons prêtées grâce à un super site d’échange de maisons, en retrouvant des artistes et des amis…l)
Alors ici je réponds à la question que vous avez été nombreux à me poser: comment tu fais pour faire un sac pour 14 mois?
Comment faire un sac pour un tour du monde sans van, sans porteur, sans tour opérators qui s’occupe de vos bagages? Prendre le juste nécessaire, c’est à dire pas grand chose, et ne pas me charger de biens inutiles et de préoccupations matérielles.
Pour moi partir bien équipée, signifie partir en ayant fait des choix judicieux.
Pour choisir mon bagage, j’ai pris le temps de réfléchir à ce qui était le plus important pendant ce tour du monde: me sentir légère et libre de mes mouvements et j’espère de mes pensées.
Le voyage étant long et les distances parcourues en transport en commun ambitieuses, je ne veux pas m’épuiser, ni me blesser. Et puis je vois dans ce voyage une opportunité de cultiver un art de la simplicité.
Ce sera mon bon vieux sac à dos DEUTER (35litres+10 pour moi et 45+10 pour Luc). Inutile d’acheter, quand on a ce dont on a besoin dans son placard. J’ai tout de même acheté une protection de sac notamment pour les voyages en soute.
Je me suis documenté sur le site des tourdumondistes et j’ai vite compris qu’avec ma morphologie, l’idéal serait un sac de 9 à 11 kg. Pour mes fils qui sont en pleine croissance, ce sera entre 5 à 6 kg.
Ma première réaction a été de me dire que c’était assez peu. Mais, tout est une question de point de vue. Une vendeuse d’une grande marque de matériel de sport me dira «10kg sans avoir besoin de porter sa tente, son duvet, son réchaud… c’est CONFORT!
Nous avons dû renoncer à la grosse valise en métal, façon malle de voyage à l’ancienne, dans laquelle on aurait pu mettre du matériel pour faire du dessin et des films d’animation avec des enfants. Il va falloir passer à d’autres techniques…On sait combien travailler sous contrainte permet d’être créatif et j’espère d’aller à l’essentiel.
Ensuite j’ai choisi ce que j’aurai aux pieds grâce au super dossier du site tourdumondiste. Ce sera une paire de chaussures de trail (entre basket et chaussure de randonnée pour les non-initiés) de marque Sportiva achetée à Aime la Plagne, mon village d’origine, dans une boutique de matériel de montagne que je vous conseille (elle est située au coeur du village). Et une paire de nu pieds glissée dans le sac.
Je me suis offert un ordinateur, le premier pour un projet personnel et une bonne gourde, équipée d’un filtre à thé. Un purificateur d’eau à UV permettra de rendre l’eau potable et évitera de consommer des bouteilles en plastique (4 bouteilles par jour pendant 400 jours, inutile de vous faire un dessin).
Bref, nous voilà près: amour, eau fraiche, quelques fringues et une bonne trousse médicale!
Pour les curieu.ses, voici au poids ce qu’il y a dans mon sac:
2Kg de fringues (j’ai privilégié le lin quand j’ai fait des achats)
2 kg de matériel informatique (portable, ordi, chargeur , adaptateur…)
2 kg de jumelles, lunettes de vue, de soleil, appareil photos…
600g de produit de soin et de santé (Merci Elisabeth, notre médecin traitant, pour tous tes bons conseils et pour ton aide avec tous nos petits bobos d’avant départ…)
1kg de Carnet Moleskine, feutres, crayon, stylo plume….
Un bon bouquin (que je n’ai pas encore choisi)
Et puis un « sac à viande », une bonne gourde et quelques bricoles qui facilitent le quotidien (pince à linge, sac en tissu qui sont comme des doudous pour moi, sac à course en mailles, un sac à dos très léger pour le voyage en cabine et le quotidien, une banane, le nécessaire de couture et des épingles à nourrice, des bouchons d’oreilles, un masque de sommeil…), une moustiquaire enduite d’insecticide contre les moustiques des zones tropicales…
Me délester de nombreux biens matériels aura été récurrent pendant cette préparation du tour du monde. Je me suis allégée de notre deuxième voiture, de tout ce qui encombrait mes placards depuis des années, des bricoles accumulées dans les recoins de la maison que je dois vider pour les locataires… Arrêter de stocker, de m’encombre, d’accumuler. Simplement être là et vivre l’ici et le maintenant… J’espère que cet art de la simplicité sera profondément ancrée en moi à partir de maintenant. Je ressens un profond soulagement de ne pas avoir trop de propositions dans mes affaires, d’avoir le juste nécessaire et de ritualiser le quotidien pour qu’il soit doux et reposant.
Enfin quelques petits secrets qui nous permettent de ne pas avoir un sac trop lourd:
-ce sera l’été pendant pendant 14 mois! Le rêve! J’ai tout de même pris un top Odlo en laine mérinos et une fine veste imperméable pour me protéger des pluies. Après je vous avoue qu’avec le retour d’El Nino nous craignons d’avoir très chaud lors de notre traversée de l’Europe et par la suite…
-nous louerons du matériel au Népal pour trekker; donc inutile de nous charger de matériel de grande randonnée.
-nous achèterons du matériel de snorkeling, dès notre arrivée dans le golf de Thaïlande. Et puis nous enverrons des colis à nos amis si nous voulons nous délester de certaines choses (comme de carnets remplis d’aventures…)
– je n’ai pas envie de porter la même tenue pendant un an. Alors, j’ose la couleur et je composerai avec des basiques noirs (short, pantalon de rando très léger, robe en coton fabriqué en France des années 60, merci maman de ne rien jeter!). Je m’offrirai peut être des accessoires exotiques sur le chemin!
J’ai préparé un petit carton sur les conseils de Steph, mon amie bergère dans les Pyrénéens, avec tous les consommables dont je pourrais avoir besoin en route et qui ne seront peut être pas si faciles à trouver: des probiotiques pour aider notre microbiote intestinale, le nécessaire pour les zones tropicales notamment des produits anti-moustiques riche en DEET sur les conseils de l’Institut Pasteur, des antipaludéens, des nouvelles têtes de brosses à dents, ma crème solaire conseillée par ma dermatologue, les huiles essentielles que j’utilise au quotidien, un peu d’arnica en homéopathie, des cartouches d’encre noire pour mon stylo plume, sans doute nos permis internationaux (nous n’avions pas anticipé qu’il fallait plus de 6 mois pour les obtenir)!
Je suis actuellement au Portugal. Le Portugal de l intérieur. Depuis ce matin pas vu une seule personne, il pleut .Je suis en haut du village pour pouvoir communiquer. Est ce possible de ne pas être connecté de nos jours? Je suis à côté de la chapelle qui sonne toutes les demis heures. Pour qui sonne t elle? Trente huit ans qu il n y a pas de naissances dans le village. Un village qui se meurt, qui resiste? Je mets un petit petit peu en rapport avec votre aventure. Quelle force morale, quelle volonté!!!
Merci de vôtre concrétisation d un rêve et de nous le faire partager. Il y aura des très beaux jours, des jours plus difficiles, lesquelles seront les plus importants à la fin? Qu importe pour l instant? l’important sera de vivre le moment, chaque pas, chaque voyage…le reste sera pour plus tard.
Bonne fin de préparatifs
Wouaouh ! L’idée de devoir ne conserver que l’essentiel! Pas facile d’anticiper la notion d’essentiel quand on ignore de quoi demain sera fait! Alors tu as toute mon admiration…
Et les garçons… ils ont le droit de prendre leurs switch’s ?