Nous sommes quatre et nous quittons notre quotidien pour voyager durant 14 mois. Amoureux des cartes et des montagnes nous serons nomades à partir de juin 2023. Nous avons imaginé ensemble un tour du monde par les terres qui débutera du Maroc et nous conduira jusqu’au Quebec… 6 continents, des milliers de kilomètres en train et en bus, parfois en avion, des amis et de la famille à retrouver aux quatre coins du monde, du temps pour vivre autrement en famille, pour côtoyer d’autres vivants et pour dessiner…

Tout d’abord il y a Laurence, venue des hauts sommets alpins, c’est une maman attentive, grande marcheuse, connectée nature et jardin.

Puis il y a deux adorables jumeaux: Séraphin, le cadet de 4 minutes ! bricoleur et curieux il invente et réinvente sans cesse les choses. Tomé l’ainé, kayakiste assidu roi du puzzle et fin dessinateur.

Enfin il y a Luc l’artiste baroudeur, de l’Atlas au Tibet, du grand Nord Canadien au Sahara il n’a cessé durant sa vie de dessiner et re-dessiner les cartes et le monde.

Notre tour du monde nous l’avons rêvé ensemble il y a 5 ans, il s’agissait d’une « circum-déambulation » autour du monde, qui nous mènerait sur les traces des grands voyages de Luc où nous retrouverions amis artistes et famille éloignée. 14 mois à 4 en famille, où nous vivrons des moments inoubliables et certainement quelques galères, où nous partagerons de grands bonheurs et des petits « blues », où nous dessinerons un monde tel qu’il est, par le regard de nos amis et de nos rencontres.

14 mois privilégiés avec nos enfants où nous forgerons pour Tomé et Séraphin les bases d’un futur qui leur appartiendra. 

Laurence

Née à la montagne en Tarentaise, je cultive très tôt mon goût de la marche et de la nature. J’ai la chance de faire des études de géologie et de botanique à l’université Joseph Fourier et d’avoir des parents épiciers. Ce qui n’a aucun rapport, mais contribuent à ma soif inaltérable de rencontre avec les humains et les non humains!

Diplômée de Sciences de la Vie et de la Terre, je débute dans l’enseignement en 2000 et me spécialise dans les projets interdisciplinaires tout en réfléchissant à ce qui motive et épanouie les élèves. Assez vite désenchantée par le quotidien du métier d’enseignante, je décide de me lancer dans des projets culturels afin de pouvoir travailler en équipe, assouvir mon goût des autres, agir à ma propre échelle pour le croisement des arts et des sciences. Je dirige pendant 15 ans un service d’action culturelle d’université et ai la joie de travailler avec des auteurs et toute une jeunesse engagée (une jeunesse de tous les âges…). Inviter des artistes, provoquer des rencontres, agir et réfléchir collectivement sont mes carburants durant toutes ces années. Je suis également administratrice d’un festival international de cinéma. Passionnée de création et d’expérimentation, j’aborde cette année sabbatique comme une opportunité pour réaliser des rêves: marcher au Népal, fêter mon anniversaire à Valparaiso ou à Buenos Aires, découvrir la Papouasie et le Costa Rica, vivre avec mes enfants une année d’école en dehors de l’école…

Des paysages qui m’inspirent, qui me sont chers.

Tomé

Salut, moi c’est Tomé, j’ai 13 ans je suis l’ainé de 4 minutes, je pratique le kayak, le snorkeling et j’aime les jeux vidéo et pendant ce tour du monde, je rêve de:

Me baigner dans des eaux limpides des mers lointaines

Plonger pour voir des poissons que je ne connais pas

Faire du kayak dans des spots cool

Découvrir des villes incroyables comme New York et des endroits extraordinaires comme l’Himalaya 

Rencontrer des gens sympas et apprendre de nouvelles langues

Séraphin

Bonjour, je suis Séraphin, devinez quoi ? j’ai aussi 13 ans je suis en 5ème et je suis un bon élève.

J’aime le vélo et le ski et j’adorerai faire du parapente.

J’adore fabriquer des trucs qui ne servent à rien ! Et je voudrai devenir ingénieur.

Pour ce tour du monde j’aimerai voir des tigres, des babouins, des requins et plein d’autres animaux.

J’aimerai aller à Venise, à Dubaï, à New York et à Rio de Janeiro …Voir le Chili et la cordillère des Andes, des récifs coralliens et nager avec des tortues de mer.

Découvrir d’autres traditions et cultures que je ne connais pas.

Luc

Natif de la ville d’Arras, j’ai eu une enfance on ne peut plus heureuse et riche en évènements. En effet les aléas de la vie des parents les menèrent d’industriels de la boulangerie à tenanciers de bar bowling discothèque et d’une vie de château à la vie en caravane, j’ai quand à moi vécu cette enfance comme extraordinaire et pleine d’aventures, forgeant en moi très tôt l’idée que la vie ne doit pas être linéaire. 

Un gout immodéré pour le voyage et l’aventure

Un environnement familial propice

Bercé par ses souvenirs de parachutiste en Afrique du Nord au sortir de la 2ème guerre mondiale, mon père fut le premier à me donner le goût de l’aventure puis mes deux frères ainés l’un coopérant aux Comores l’autre vivant en Californie on fini de forger en moi vers mes 10 ans ce que seraient mes rêves à venir.

Un arrière arrière grand oncle  architecte, Charles Planckaert (1861 – 1933) dont j’héritais à l’adolescence d’une valise contenant des milliers de cartes postales (envoyées et reçues tout au long de sa vie) m’emmenant déjà vers les lointaines destinations d’un début de XXème siècle fascinant.

Trois personnages clés

De l’enfance aux années 70et Ta

Tonton Camille, enfant du siècle (1900 – 1987) fils de contrebandier savoyard, monte à Paris en 14, apprenti à Villacoublay devient à la fin de la première guerre mécanicien en vol et participe avec Maryse Bastié au vol record Paris Moscou. Dans les années 20 il est chauffeur de maître du Baron Philips sur Hispano Suiza et Royale Bugatti et finira sa carrière comme pilote d’essai  et convoyeur de voitures Panhard. Durant mes vacances d’été à Fitou chez Tonton, se sont mille  souvenirs de ses aventures lors des pique-niques du dimanche à Port Leucate dans la rutilante Panhard 24CT, qu’il me donnera peu avant sa mort.

Fin 70 début 80

Michel Meyer Wildenstein, accompagnait l’équipe de France de bowling (dont je faisais parti de 76 à 82) un peu partout en Europe et très vite il devint au delà de ma période bowling et jusqu’à sa mort un vieil ami et confident. Fils unique d’une prestigieuse famille , il me raconte sa jeunesse à Biarritz où Maurice Ravel séjournait à la maison familiale, la fin des années 30 et ses anecdotes avec Leon Blum dans leur chateau parisien, en 40 il évite de justesse les raffles nazies et la déportation. Fuyant, il est arrêté en Espagne, il se retrouve alors en camp dont il s’échappe pour rejoindre l’Angleterre. Plutôt que de s’occuper des filatures familiales en Ecosse et tranquillement finir la guerre, il fait le forcing et arrive à se faire engager dans la RAF comme mitrailleur sur super bombardier, son avion sera l’un des seuls à revenir de la mission d’appui où en mer  baltique, en mai 41, fut coulé le Bismarck. De retour sur les terres anglaises il reçoit du roi Georges VI la double nationalité anglaise en remerciement de ses états de service…

De 85 à 90

Alexy Alec dit « Tonty », (1892 – 1991) en 1985 alors boulanger en Haute Provence je livre régulièrement une petite maison dans un hameau de montagne où une charmante dame m’attend pour avoir son pain. Un jour elle me commande un gâteau d’anniversaire me demandant d’y inscrire Tonty 94 ans. Le jour de la livraison je fais sa connaissance et partagerai son intimité et sa romanesque histoire jusqu’à sa mort à l’âge de 99 ans. Fils d’un sénateur, ami du Nobel de littérature Frederic Mistral, et proche du naturaliste Jean Henri Fabre, Tonty eut une jeunesse incroyable, aidant à la construction du premier avion de son ami Jules Vedrine. Infirmier sur le front en 1914 il est fait prisonnier, puis part au sortir de la guerre comme missionnaire au Congo, se marie et s’installe au Brésil faisant commerce du café, de retour en France à Aix, il reprend la savonnerie / huilerie familiale …en 1984 il retourne en Haute Provence finir ses jours dans sa maison chargée de souvenirs…

C’est ainsi que  j’inventais ma vie entre histoire familiale et rencontres fondatrices…

Tout en menant une vie sportive de champion de bowling, je passe le Bac en 78 puis commence les Beaux Arts à Lille, mais cela ne va pas assez vite pour moi, je pars alors à Paris suivre une formation accélérée en boulangerie, meunerie et gestion aux Grands Moulins de Paris, ce qui me permettra de rejoindre début 81 Chicago pour le compte du groupe français et m’inscrire au Fine Art Institute pour poursuivre ma formation artistique. De retour en France en 83, je vivote de peintures (faisant de vagues faux Corot) en bidouillant avec un commissaire priseur peu regardant. En 84 j’achète une petite boulangerie en Haute Provence et abandonne pendant deux ans tout travail artistique passant du peint au pain !

En 87 je reviens à Arras pour acheter une affaire plus importante, j’y trouve plus de temps pour renouer avec mon travail d’artiste et commence un cycle d’expositions qui me mèneront à partir des  années 90 en France en Allemagne, au Canada en Chine, aux USA et au Portugal.

Dans le mème temps de 91 à 2001 j’organise des expéditions dans le Haut Atlas Marocain pour approfondir un travail sur les gravures rupestres du paléo-berbère, je monte et accompagne plusieurs convois humanitaires en Roumanie de début 90 à 95, en 89 je crée la Compagnie du Scénographe et durant 30 ans anime à la belle saison les festivités Arrageoises et Roisséennes, en 95 je crée le Quai de la Batterie, atelier galerie d’art contemporain que je quitterai en 2022 pour prendre mes droits à la retraite après 27 années d’aventures et rencontres artistiques extraordinaires. Il était difficile à suivre de front autant d’activités, finalement n’étant pas un grand gestionnaire d’entreprise, je cède mon affaire en 1993 et ne voue plus mon temps qu’aux voyages et activités artistiques. Fin 2004, de retour de Chine, je rencontre Laurence qui sera l’amour de ma vie et la magnifique maman de nos jumeaux. Nous construisons ensemble notre maison serre, petit coin de paradis en Nord de France, que nous complétons en 2016 avec un autre paradis, celui de l’atelier du bout du monde sur l’île de Pico aux Açores.

Les premières années des enfants sont plus tranquilles, vouées à les regarder grandir et à les accompagner au mieux entre Mt St Eloi, les Alpes et les Açores…

Mais voilà, le démon du voyage si on peut appeler cela un démon m’a reprit et me voilà à nouveau mais cette fois avec ceux que j’aime à parcourir et à dessiner le monde …